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Selon leur nature

Les antigènes peuvent être de nature protéique, polysaccharidique, lipidique, ou un mix de plusieurs natures (par exemple une protéine glycosylée). En pratique il est important de faire la dichotomie entre les antigènes de nature peptidique et les autres. Cette distinction est importante car les TCR (à la surface des lymphocytes T) ne peuvent reconnaitre que des antigènes protéiques après processing – c’est-à-dire clivage en petits peptides de 9 acides aminés pour la classe I ou 15 à 21 acides aminés pour la classe II – tandis que les immunoglobulines (membranaires - soit le BCR - ou solubles - soit les anticorps) peuvent reconnaitre des antigènes de toutes natures.

Selon leur persistance après dénaturation

Les molécules de l’organisme adoptent une structure tertiaire, c’est-à-dire que la chaine peptidique s’organise dans l’espace pour former une structure 3D définissant par exemple des domaines d’activité (exemple : repliement pour former un site catalytique).

Dans certaines conditions (variation de température, d’acidité, stress oxydatif, …), cette conformation est rompue et la chaine peptidique perd sa conformation 3D pour se linéariser à nouveau.

On distingue donc :

  • les antigènes conformationnels : ils sont composés de motifs non contigus dans la séquence moléculaire mais proches dans la structure 3D.
  • les antigènes linéaires : ils sont composés de motifs contigus dans la séquence moléculaire.

Lorsque la structure 3D est rompue, l’antigène conformationnel est perdu mais l’antigène linéaire persiste.

Etant donné que les antigènes reconnus par le TCR sont apprêtés, les TCR reconnaissent uniquement des antigènes linéaires (pas d’antigènes conformationnels).

Les BCR peuvent reconnaitre les antigènes conformationnels et linéaires.

Schéma Antigènes

Selon leur source

  • Antigènes microbiens : provenant de micro-organismes (bactérie, virus, champignons…).
  • Allergène : substance de l’environnement qui provoque des allergies (hypersensibilités).
  • Allo-antigènes : provenant d’organisme de la même espèce mais caractéristiques de sous-groupe d’individus au sein d’une espèce donnée (les molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité (molécule HLA), système ABO…)
  • Xéno-antigènes : provenant d’organisme d’espèce différente (glycosylations spécifiques des immunoglobulines de cheval…).
  • Auto-antigènes : substances du soi (de l’individu) qui deviennent des antigènes, comme c’est le cas dans les maladies auto-immunes.

On parle d’antigène exogène et endogène à la cellule présentatrice de l’antigène :

  • exogène qui provient de l’extérieur de la cellule.
  • endogène qui provient de l’intérieur de la cellule.

Ne pas confondre antigène endogène et auto-antigène :

  • un antigène endogène peut être d’origine virale,
  • un antigène exogène peut être un auto-antigène (ex : insuline).

Notion d’épitope

Un épitope est la plus petite portion de l’antigène reconnue par l’anticorps. Il s’agit d’une très courte séquence moléculaire, celle qui est reconnue par le paratope des immunorécepteurs de l’immunité adaptative (TCR ou BCR).

Notion d’épitope

Réactivité croisée

Etant donné que les immunorécepteurs reconnaissent les épitopes qui sont de très petits motifs au sein de molécules complexes, il peut exister une redondance des épitopes au sein de molécules très différentes.

Réactivité croisée

Dans la greffe en particulier, il peut exister une immunisation anti-HLA contre des molécules HLA qui n’ont jamais été rencontrées par le receveur. Le plus souvent, il s’agit d’une immunisation anti-HLA contre une molécule proche sur le plan moléculaire qui croise avec une autre molécule HLA.

La proximité entre deux molécules HLA peut être quantifiée par la différence épitopique entre les deux molécules.


Cela s’illustre en particulier dans les cas d’allergies croisées, par exemple entre le kiwi et le latex.

Critères d’immunogénicité des antigènes

Un certain nombre de paramètres sont corrélés à l’immunogénicité d’un antigène :

  • la taille : au plus l’antigène est volumineux, au plus il est immunogène.
  • la complexité : au plus l’antigène est complexe, au plus il est immunogène.
  • le nombre d’épitopes : au plus l’antigène comporte d’épitopes, au plus il est immunogène.
Nombre d'épitopes
  • la différence par rapport au soi : au plus l’antigène est différent du soi, au plus il est immunogène.
  • l’accessibilité : au plus l’antigène est au contact de cellules présentatrices d’antigène, au plus il est immunogène.
Critères d’immugénicité des antigènes

Ce qu’il faut retenir

L’antigène est une structure moléculaire reconnue par les immunorécepteurs. En fonction de ses caractéristiques, l’antigène peut être plus ou moins immunogène. Pour la transplantation, il est important de comprendre la notion d’épitope et de réactivité croisée : cela explique que l’on puisse être immunisé (avoir déjà produit des anticorps) dirigés contre des molécules proches de celles déjà rencontrées. C’est pourquoi il est indispensable de suivre rigoureusement l’immunisation anti-HLA des futurs receveurs d’organes !




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