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Le BCR (B-Cell Receptor) est le récepteur spécifique de l’antigène du lymphocyte B.
Il résulte de la recombinaison somatique D-J puis V-DJ d’une chaine lourde (µ puis δ) et V-J d’une chaine légère (κ ou λ). Le BCR reconnait un antigène natif, forcément extra-cellulaire, tandis que la transduction du signal est assurée par un co-récepteur. Le plasmocyte ne possède plus de BCR mais les sécrète sous forme soluble, encore appelées immunoglobulines ou anticorps. C’est pourquoi le BCR est aussi appelé « immunoglobuline de surface ».

Structure tertiaire du récepteur

Le BCR est un récepteur transmembranaire court de la super-famille des immunoglobulines. C’est un hétérotétramère formé de deux chaines légères (κ ou λ) et deux chaines lourdes (µ ou δ) identiques deux à deux. Chacune de ces chaines est le produit d’une recombinaison V(D)J, dont le polymorphisme se concentre dans les régions variables V (respectivement VL et HL) pour offrir un maximum de diversité au niveau du paratope (Fab), tout en conservant la structure responsable de l’initiation de la transduction du signal (Fc).

V = région Variable, C = région Constante.
H = Heavy, L = Light
CDR = Complementarity Determining Region

Les régions hypervariables (CDR Complementary Determining Region) de la région variable des chaînes légères reconnaissent l’antigène (CDR1, CDR2 et CDR3).

Recombinaison V(D)J du BCR

Chaque lymphocyte B synthétise un unique type de BCR en de très multiples copies. Autrement dit, le lymphocyte B ne doit accepter le réarrangement que d’un seul chromosome 14 (chaine lourde H) conformément au principe de l’exclusion allélique et de l’un des deux chromosomes 2 (chaîne légère κ) ou chromosomes 22 (chaine légère λ) conformément au principe de l’exclusion isotypique.

Un BCR est TOUJOURS composé de deux chaines lourdes et de deux chaines légères identiques deux à deux. Il n’est pas possible d’avoir un BCR présentant deux chaines lourdes différentes ou deux chaines légères différentes.

Le réarrangement de la chaine lourde intervient le premier. Si celui-ci est complet, alors le réarrangement de la chaine légère peut débuter. Le précurseur du lymphocyte B ne peut survivre et se différencier en lymphocyte B que si les réarrangements d’une chaine lourde et d’une chaine légère aboutissent à la synthèse d’un BCR (1ère et 2ème vérifications au sein de la moelle osseuse) (voir ontogénèse des lymphocytes B).

Chaines BCR

 ChromosomeVDJ
Chaine légère
κ
22≈ 3505 (mais multiples
allèles)
Chaine légère
λ
2≈ 3505
Chaine
lourde
14≈ 35≈ 256

Co-récepteurs

CD79 assure la transduction du signal

Le CD79 est un hétérodimère Igα / Igβ dont la partie intra-cytoplasmique longue (à la différence du BCR qui ne comporte que 3 acides aminés intracellulaires) permet la transduction du signal.

CD21 assure la stabilité de l’interaction

L’engagement de CD21, bien qu’optionnel, permet de stabiliser l’interaction entre le BCR et l’antigène via le CD3d, produit de la cascade du complément.

Engagement et voies d’aval

Une fois le BCR engagé dans l’interaction avec l’antigène natif , il s’opère une transduction du signal qui conduit à l’activation des voies moléculaires d’aval (voir activation des lymphocytes B).

Ce qu’il faut retenir

Le BCR est l’immunorécepteur porté par les lymphocytes B et chacun d’entre eux porte à sa surface le même BCR en de très nombreuses copies. Le BCR est le produit de la recombinaison somatique V(D)J, ce qui permet de générer une infinité de récepteurs pour répondre à l’infinité des antigènes présents dans notre environnement. Après avoir été activé, le lymphocyte B peut se transformer en plasmocyte : il n’exprime alors plus de BCR à sa surface mais les sécrète, ce sont alors les immunoglobulines, encore appelées anticorps.