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Les cellules dendritiques constituent un groupe de cellules diversifiées en termes d’ontogénie et de localisation tissulaire. Nous développerons principalement les cellules dendritiques myéloïdes dites « conventionnelles ».

Elles sont les seules cellules à pouvoir réaliser la présentation croisée (cross-presentation). Elles sont également les seules cellules capables d’activer les lymphocytes T naïfs.

A ce titre, elles sont le pivot entre l’immunité innée et l’immunité adaptative, un acteur incontournable de la réaction immunitaire. Elles sont le chef de file des cellules présentatrices de l’antigène professionnelles.

Les macrophages peuvent aussi activer les lymphocytes T CD4+ dans le cas particulier de certaines infections bactériennes intracellulaires, par exemple Mycobacterium tuberculosis, Salmonella thyphii et Listeria monocytogenes.

Attention « faux ami » : ne pas confondre cellules dendritiques et cellules dendritiques folliculaires

Les cellules dendritiques folliculaires portent ce nom car ce sont des cellules avec de grandes extensions cytoplasmiques, localisées au sein des follicules lymphoïdes.

Bien qu’elles portent le même nom que les cellules dendritiques, leur rôle et leurs caractéristiques sont très différents.

  • Elles ne sont pas le produit de l’hématopoïèse mais proviennent de cellules stromales.
  • Elles ne sont pas présentatrices d’antigène pour l’activation des lymphocytes T.

En revanche elles sont en interaction très étroite avec les lymphocytes B (elles sont impliquées notamment dans leur maturation et leur différenciation) et jouent donc un rôle important dans la réponse immunitaire humorale T-dépendante.

Hématopoïèse / cytologie

Les cellules dendritiques sont très hétérogènes en termes de provenance et de destinée. Bien que la plupart aient des progéniteurs hématopoïétiques, elles sont quasiment absentes de la circulation sanguine car elles résident principalement dans les organes lymphoïdes secondaires. On distingue :

Les cellules dendritiques myéloïdes (dites conventionnelles)

  • Migratoires

Elles sont l’archétype des cellules dendritiques. Naïves, elles résident dans les tissus avec un cytoplasme exhibant typiquement des dendrites, mais une morphologie qui va varier d’un tissu à l’autre. Elles sont alors sensibles aux signaux de danger et capables de phagocyter les antigènes avant de migrer vers les organes lymphoïdes secondaires où elles présentent l’antigène aux lymphocytes T naïfs.

  • Résidentes des organes lymphoïdes secondaires

Elles ont les mêmes caractéristiques morphologiques et cytométriques que les précédentes mais sont sédentaires au niveau des organes lymphoïdes secondaires où elles collectent et présentent les antigènes.

Les cellules dendritiques plasmacytoïdes

Les cellules dendritiques plasmacytoïdes sont des cellules circulantes et rondes à l’état basal. Après activation, elles acquièrent un phénotype de cellules dendritiques conventionnelles et peuvent donc présenter l’antigène (viral le plus souvent) puis produire une grande quantité de cytokines pro-inflammatoires.

Fonctions

Elles ont des fonctions distinctes en fonction de leur état de maturation qui corrèle avec leur localisation.

Les cellules dendritiques immatures assurent la captation de l’antigène

Les cellules dendritiques sont alors des cellules sentinelles qui :

  1. sont recrutées par des cytokines et chimiokines produites par les tissus inflammatoires.
  2. reconnaissent les signaux de danger (MAMP et DAMP) par des récepteurs de l’immunité innée appelés PRR, intracellulaires ou exprimés à la surface de la cellule.
  3. Les récepteurs intracellulaires sont utiles si la cellule a déjà phagocyté l’antigène !
  4. capturent l’antigène par trois mécanismes d’endocytose différents :

Une fois l’antigène capturé, le processus de maturation est enclenché.

Les cellules dendritiques assurent la présentation antigénique aux lymphocytes T

Les cellules dendritiques sont spécialisées dans la présentation antigénique.
Elles possèdent des molécules HLA de classe I au même titre que toutes les cellules nucléées et les plaquettes. Elles ont la particularité – partagée avec toutes les cellules dites présentatrices d’antigènes professionnelles – de posséder des molécules HLA de classe II permettant la présentation d’antigènes exogènes.

Les cellules dendritiques sont les seules cellules capables de faire la présentation croisée (cross-presentation), c’est à dire de présenter des peptides exogènes via des molécules HLA de classe I.

Les cellules dendritiques matures assurent l’activation des lymphocytes T naïfs

En fonction des interactions cellulaires et de l’environnement cytokinique au site inflammatoire, la cellule dendritique acquiert un nouveau phénotype capable d’activer les lymphocytes T naïfs et induire différents types de réponse T. Ce nouveau phénotype est caractérisé par l’expression très importante.

  • de molécules HLA pour présenter l’antigène aux lymphocytes T,
  • de molécules de co-stimulation (CD80, CD86, CD40) pour permettre l’activation des lymphocytes T,
  • et de CCR7 entrainant la migration des cellules dendritiques vers les ganglions lymphatiques (lieu de concentration des lymphocytes T naïfs).

Les cellules dendritiques matures sécrètent des cytokines qui vont orienter la réponse lymphocytaire T

En plus de la reconnaissance antigénique, l’activation des lymphocytes T nécessite des signaux cytokiniques pour être totale voir (activation des lymphocytes T)

Ce qu’il faut retenir

La cellule dendritique est un acteur incontournable de l’immunité.
C’est la seule à pouvoir activer des lymphocytes T naïfs et à ce titre, elle est le pivot entre l’immunité innée et adaptative. Elle est également la seule à pouvoir effectuer une présentation croisée (= cross-presentation), c’est-à-dire apprêter des antigènes exogènes dans des molécules HLA de classe I, et donc activer des lymphocytes T CD8+ pour induire une réaction cellulaire vis-à-vis d’antigènes non exprimés dans la cellule dendritique du receveur.

La cross-présentation est aussi utile en dehors de la transplantation, pour induire une immunité cellulaire contre les pathogènes intracellulaires qui n’infectent habituellement pas les cellules dendritiques ou contre les cellules tumorales.